Maldives J°2 – Shark is dangerous ?
Nous arrivons donc au bateau à 2h heure locale. La nuit se fera très courte puisque dès 6h le vacarme du moteur réveillera tout le monde. Un coup d’œil par le hublot : eau et ciel d’un bleu qui laisse rêveur, perdus au milieu de l’océan… On y est !
Après 3h de trajet supplémentaire durant lesquelles nous avons pu croiser quelques îles paradisiaques désertes, nous arrivons finalement au spot voulu : Blue Bowls. Les prévisions annoncent 3-5ft avec un vent d’ouest soutenu toute la journée. Magicseaweed est fiable sur ce coup ! Blue Bowls est une droite qui s’enroule sur du récif de corail dans l’ensemble mort et avec un fond raisonnable sur la section outside mais bien plus critique à l’inside.
A l’arrivée 2 autres bateaux sont sur le départ : on le comprend très vite nous passerons cette journée et très probablement le reste de notre trip seuls entre nous 6. Notre joie n’est plus descriptible, nous vivons finalement ce dont on aura rêvé pendant plusieurs années : surfer des vagues vierges parfaites dans une eau transparente au bout du monde entre potes avec des palmiers à l’horizon…
Première session matinale de mise en jambe, on prend confiance avec beaucoup de difficulté, d’autant plus que c’est la première session avec ma board fraîchement achetée. Je touche le reef à la fin de ma première vague en tentant de revenir sur ma planche alors qu’une série me tombait dessus. A ma grande surprise, malgré l’impact je n’ai que quelques égratignures qui saignent à peine. Probablement tombé sur un caillou lisse ou du corail mort.
Ciel, eau, nuages, végétations. Nous sommes dans la carte postale.
Après un gros repas et une sieste nécessaire, deuxième session de la journée « Juste 45min » se dit-on avant de rentrer dans l’eau. Le swell a gonflé, les séries sont plus puissantes et l’inside creuse carrément. Malgré la plus forte technicité de la vague nous prenons tous les 2 confiances en surfant quelques dingueries de série ! Ca lève, ça ouvre, ça déferle, ça creuse, il fait toujours aussi chaud, les palmiers sont toujours là : régale ! Nous restons finalement jusqu’au coucher de soleil portés par l’adrénaline et l’enthousiasme. Le soleil se couche peu à peu derrière les palmiers laissant admirer une immensité de dégradés d’oranges : ciel, eau, nuages, végétations. Nous sommes dans la carte postale, imprégnés de la magie environnante de la scène en plus.
Soudain, nous comprenons que nous sommes plus seuls au peak… En se mettant à l’eau Alex aperçoit un requin entre le bateau et le spot. Une heure plus tard notre collègue australien en aperçoit un autre dans une vague. Pas très loin de commencer à sérieusement paniquer j’ose lui demander : « Euh… isn’t it too dangerous ?! » d’une voix tremblante et hésitante de petit frenchy pas serein. « NAH ! » me répond-il vivement avant d’aller attraper la série suivante. Comprenez « Je m’en bats les couilles ». Quelques minutes plus tard Alex, seul à l’outside en aperçoit un autre laisser dépasser son aileron à 8m de lui. Flippant comme jamais il se lance sur la première vague qui passe. Je saute alors dans l’eau, debout, bras le long du corps pour essayer de voir quelque chose arriver. Le set arrive et toujours rien. Je remonte sur ma planche, lève les pieds et rentre les coudes sur la planche avant de prendre ma prochaine vague. L’australien, lui, sourit…
En se renseignant un peu plus les requins présents sont censés être surtout des requins de récif qui n’ont, à ce jour, jamais attaqué l’homme… aux Maldives. Des attaques ont cependant déjà été recensées ailleurs sur le globe. On sait très bien que les requins font leur festin au coucher de soleil, et savoir qu’on patauge au milieu d’eux pendant leur dîner diminue clairement notre plaisir ; et ça, le cadre idyllique, les poissons présents et les tortues qui nous accompagnent ne peuvent rien y faire…
Journée malgré tout mémorable, nous rentrons sur la bateau pour dormir un peu plus à l’abri au milieu de l’atoll et nous couchons exténués après un concours infructueux de pêche de nuit.
Yoann