Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Jonas Jonasson

Succès mondial dès sa sortie en 2009, le premier roman de l’auteur suédois Jonas Jonasson a été traduit en plus de 23 langues.

Des anniversaires, Allan Karlsson en a fêtés de nombreux. Ainsi s’apprête-t-il à célébrer son centième dans la maison de retraite de Malmköping dans le Södermanland. Tous les résidents et le personnel de l’établissement sont enthousiastes, l’adjoint au maire est invité et la presse locale va couvrir l’événement. Mais en ce jour spécial, Allan va s’offrir une fantaisie. Il saute par la fenêtre de sa chambre au premier étage et s’échappe de la résidence. Débutent alors de nouvelles aventures pour Allan qui, au gré de son escapade, rencontre, entre autres, un septuagénaire kleptomane, un vendeur de saucisses presque diplômé dans de nombreux domaines et une quadragénaire au langage fleuri répondant au doux nom de Mabelle qui partage la vie d’un berger allemand et d’une éléphante.

A première vue, l’histoire d’un vieil homme dont les journées pourraient se résumer à feuilleter la gazette locale, faire des parties de petits chevaux et regarder des jeux télévisés avec des chiffres, des lettres et des questions de champion n’a pas de quoi constituer un best-seller. Mais le pari réussi de Jonas Jonasson consiste à insuffler une dynamique à son roman tant sur la forme que sur le fond.

Le roman se découpe en 29 chapitres et un épilogue. Le vingt-neuvième chapitre qui présente le personnage principal et sa fugue vient en écho au premier et sont tous deux datés du lundi 2 mai 2005, jour de l’anniversaire d’Allan. Entre ces chapitres, tels des jalons, la force narrative du roman repose sur la juxtaposition de parties qui d’un côté décrivent les péripéties d’Allan suite à son échappée belle et de l’autre relatent sa vie extraordinaire tout au long du 20ème siècle.

Si la question du genre du roman Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire doit être soulevée alors le road-movie ou road-novel doit être envisagé. En effet, Allan reste très peu de temps seul et des personnages secondaires s’ajoutent petit à petit à son voyage, apportant avec eux leurs univers et leur personnalité à bord d’un véhicule arpentant les routes suédoises. Et le roman de faire également la part belle au roman picaresque. En effet, en contre-point du road-novel viennent les chapitres relatifs à la vie d’Allan au cours du siècle et ses rencontres aussi prestigieuses qu’insolites avec les décideurs du monde entier. Mais que l’on soit du côté du road-novel ou du roman picaresque, ce qui compte, c’est l’action, les aventures qui rendent la vie de notre centenaire trépidante et le récit aussi original qu’haletant.

Dans son roman, Jonas Jonasson donne donc le rôle principal à Allan Karlsson sous les traits de ce vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Mais Jonasson fait-il d’Allan un héros ou un anti-héros ? Par définition, l’anti-héros est le personnage central d’une œuvre qui ne présente pas les caractéristiques du héros conventionnel. Peu instruit mais artificier de génie, Allan défie le 20ème siècle, ses décideurs et s’offre une excentricité supplémentaire le jour de ses cent ans. Héros malgré lui, ce frêle vieillard prenant la fuite en charentaises résume sa pensée dans une phrase pleine de bon sens, imprégnée de fatalisme et un brin absurde qui constitue sa leçon de sagesse :

Les choses sont ce qu’elles sont et seront ce qu’elles doivent être.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire comporte donc les éléments du succès : une ligne narrative singulière, des péripéties et un anti-héros fantasque. L’image de couverture du roman où un vieil homme impassible, en costume d’animal rose, un bâton de dynamite à la poche, ne pourrait mieux résumer ce livre explosif.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Jonas Jonasson, Éditions Pocket.

Découvrir le livre.

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