Giboulées de livres de mars [Jury Prix des lecteurs Livre de poche]

Il a plu des histoires au mois de mars. Au cœur de ces trois textes du Prix des lecteurs 2018 du Livre de poche, les jurés ont pu rencontrer un sergent Gordon au passé tourmenté, une famille vietnamienne en Allemagne et suivre la saga amoureuse d’un enfant de la Deuxième Guerre mondiale.

Les Douze Portes dans la maison du sergent Gordon, George Makana Clark

Les Douze Portes dans la maison du sergent Gordon relate la vie d’un homme dans le Zimbabwe de la deuxième moitié du 20ème siècle, ancienne Rhodésie. En douze chapitres, comme un écho aux portes de la maison, ce roman présente le sergent Gordon à travers les grandes étapes de sa vie, de manière antéchronologique de sa mort jusqu’aux origines de sa naissance.

Ouvrage résistant à première vue, le texte de George Makana Clark dévoile au lecteur une histoire composée d’histoires. Comme douze nouvelles qui pourraient être lues indépendamment mais qui réunies font sens pour former ce tout qui est un roman.

Un premier récit vivifiant dans lequel les rapports humains sont denses, les animaux magnifiés et les croyances planant au-dessus des personnages comme autant de prophéties et de promesses.

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Photo : Jean-Noël / Le Rendez-Vous Pau

La Mélodie familière de la boutique de Sung, Karin Kalisa

Quand Minh doit parler du pays de ses ancêtres, le Vietnam, lors de la fête de l’école, il fait appel à sa grand-mère qui met en scène tout un spectacle de marionnettes. Cette action en apparence anodine dans le quartier de Prenlauzer Berg, dans l’ancien Berlin-Est, va être l’amorce d’un véritable bouleversement culturel.

Dans ce premier roman divisé en trois grandes parties, Karin Kalisa dresse le portrait de trois générations. Cette histoire doucement naïve donne la part belle aux ondes positives et optimistes sans pour autant mettre sous le tapis les doutes, les peurs et les déchirures liées à tout ce qui sépare.

Une douce musique pour les oreilles et une invitation à l’entraide, la solidarité et l’ouverture d’esprit.

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Photo : Jean-Noël / Le Rendez-Vous Pau

Le dernier des nôtres, Adélaïde de Clermont-Tonnerre

Dans le Manhattan de la fin des années 1960, Werner, nouveau riche en puissance rencontre Rebecca, jeune héritière, et tombe sous son charme. Une histoire d’amour passionnée et tumultueuse voit alors le jour.

À Dresde, en 1945, sous les bombardements, une femme donne naissance à un fils, le dernier des nôtres.

Dans ce récit où tout fera sens à la fin, temps, actions et lieux s’alternent. Car celle qu’Olivia de Laberterie qualifie de « maîtresse de la narration » domine les mots pour décrire, dans un même texte, les horreurs de la Deuxième Guerre Mondiale et le faste du New York des seventies.

Et même si les esprits grincheux pourront reprocher à ce texte le caractère rocambolesque et appuyé de l’histoire d’amour entre un jeune loup aux dents longues et une fille à papa que tout oppose, le lecteur ne boudera pas son plaisir à lire ce roman dense, haletant et savamment écrit.

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Photo : Jean-Noël / Le Rendez-Vous Pau

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